Les entreprises françaises semblent en retard en terme d’investissement sur l’IA générative. Pourtant, notre récente étude révèle un futur prometteur et des entreprises très optimistes quant à son adoption. En surmontant les obstacles et en activant les leviers disponibles, les acteurs français peuvent libérer tout le potentiel de la gen AI et se lancer dans une ère d’innovation qui va changer la société tout entière.
Selon notre étude, les entreprises françaises considèrent l'IA générative comme essentielle à leur succès, mais semblent rencontrer des difficultés face aux coûts associés. Alors que le gouvernement s'est engagé à allouer 500 millions d'euros à la formation et au développement de l'IA d'ici 2030 pour faire de la France LE pôle européen de l'IA, les entreprises françaises prévoient de dépenser un peu plus de 23,7 millions de dollars dans cette technologie en 2024, soit moins de la moitié de la moyenne mondiale de 47 millions de dollars.
Une grande majorité (69 %) estime par ailleurs que leur stratégie d’IA générative n'avance pas assez vite, et plus de la moitié (52 %) pensent que leurs concurrents vont prendre de l'avance.
Pourtant, la France offre de nombreux avantages pour faciliter l’adoption de la gen AI par rapport à d’autres pays. En réalité, ce sont surtout ces spécificités régionales - comme l'environnement réglementaire, l'infrastructure du pays et les talents disponibles - ainsi que les facteurs internes, comme la structure informatique de l'entreprise, qui détermineront la réussite de la mise en œuvre des stratégies d'IA générative et la manière dont les entreprises l’utiliseront dans chaque pays. C’est pourquoi l’on peut constater une forte disparité de rythme d'adoption et d’utilisation à travers le monde.
Pour mieux comprendre à quoi ressemblera l'adoption de l'IA générative à l'échelle mondiale, nous avons mené une étude auprès de 2 200 dirigeants dans 23 pays et 15 secteurs d'activité, dont 100 en France. L'étude a évalué un large éventail de tendances d'adoption de l'IA générative, comprenant les niveaux d'investissement, les cas d'utilisation, l'importance des stratégies d'IA générative pour la réussite de l'entreprise et la préparation organisationnelle à l'adoption de la technologie.
Nous avons également analysé 18 facteurs régionaux et internes qui freineront ou accéléreront l'adoption de l'IA générative par les entreprises (voir la liste complète des facteurs à la fin du rapport). Les répondants ont évalué l'impact potentiel de chaque facteur sur leur stratégie d'IA générative, en lui attribuant une note positive ou négative sur une échelle allant d'un impact élevé à un impact faible.
À partir des résultats, nous avons calculé un « score de dynamisme » pour chaque pays ou région. Ce score représente le niveau de confiance des dirigeants d'entreprise quant à leur capacité à déployer effectivement leur stratégie d'IA générative, sur la base de facteurs internes à l'entreprise et des spécificités locales.
Dans toutes les régions interrogées, nous avons constaté un plus grand nombre de freins que d’accélérateurs pour l’adoption, rendant nuls les scores de dynamisme. En cause : un environnement opérationnel limitant les actions des entreprises.
Mais pour comprendre vraiment comment les régions diffèrent les unes des autres, nous avons établi la moyenne des évaluations afin de définir un score de référence pour le dynamisme global. Cette approche nous a permis d'identifier les pays les plus optimistes sur leur capacité à adopter la technologie par rapport à la moyenne mondiale.
Pour la France, le score de dynamisme est supérieur de 60 % à la moyenne mondiale. De nombreux facteurs contribuent à ce score et parmi les plus importants, on peut retrouver un point de vue plus optimiste des répondants par rapport à d’autres pays concernant la confidentialité et la sécurité des données (ce qui est considéré globalement comme un frein, mais est cité comme un accélérateur par les répondants français).
Ils ont également une vision plus positive de la flexibilité de leur business model, de l'environnement réglementaire (encore une fois considéré comme un frein au niveau mondial, mais comme un accélérateur en France) et de ce que les collaborateurs peuvent penser.
D’un autre côté, les répondants se montrent plus pessimistes que leurs homologues en ce qui concerne les coûts, la disponibilité des talents et la maturité des technologies associées à la gen AI. Ils ont également une vision plus mitigée sur la nécessité de préparer les données pour accélérer l’adoption.
Baromètre de l'IA générative en France