ESG : comblez l’écart entre vos actions et vos engagements

Comment être prêt pour l’avenir ? La responsabilité sociale et environnementale est clairement l’un des critères essentiels pour les dirigeants selon l’étude récente d’Economist Impact commanditée par Cognizant. Il est urgent pour eux d’agir.

L'entreprise moderne se trouve à un point d'inflexion. Les dirigeants sont investis d’une mission sans précédent : dépasser les mesures traditionnelles de la réussite commerciale et obtenir des résultats liés aux questions environnementales, sociales et de gouvernance d'entreprise (ESG). Libérés de la seule préoccupation des résultats financiers, les dirigeants doivent désormais concentrer leurs investissements, leur énergie et leur reporting sur l'impact positif.

Pourtant, selon l’étude récente d'Economist Impact en partenariat avec Cognizant, si les chefs d'entreprise reconnaissent l'importance de l'ESG et le changement radical d'opinion de nombreuses parties prenantes, l'écart se creuse entre la prise de conscience et l'action concrète (pour en savoir plus, consultez notre rapport Parer à toutes les éventualités – l'entreprise moderne relève le défi).

L'impératif ESG est clair

Une chose est sûre, la plupart des dirigeants ont conscience de l'importance de l'ESG. Parmi les sondés, neuf sur dix ont convenu que la durabilité environnementale était essentielle pour qu’une entreprise soit prête pour l'avenir, et la même proportion reconnaît l'importance de la responsabilité sociale ainsi que de la diversité et de l'inclusion des collaborateurs (voir figure 1).

Quelle est l'importance des éléments suivants pour être une entreprise moderne aujourd'hui ?

Quels sont les facteurs pour être une entreprise moderne ? Point de vue des sondés pour chaque facteur en pourcentage pour ceux qu’ils considèrent comme relativement et très importants.

Échantillon : 2 000 dirigeants d'entreprise

Source : étude d'Economist Impact 2022

Figure 1

Les résultats soulignent un changement radical chez les parties prenantes : investisseurs, employés et clients, tous s’accordent sur l’importance de l’ESG pour l’entreprise. Simultanément, l'environnement réglementaire s’est renforcé à l’initiative des institutions plutôt qu’en réaction aux attentes des consommateurs ou citoyens, ce qui est assez nouveau. Les dirigeants politiques dans le monde entier s'attaquent au changement climatique et encouragent les actions positives autour des questions sociales, notamment en matière de diversité et d'inclusion. L'UE a lancé, par exemple, une série de mesures législatives, des taxes carbone et l'obligation de reporting RH qui incitent désormais les entreprises à adopter de nouvelles pratiques.

Il n'est pas surprenant que, de toutes les questions liées à l'ESG abordées dans l'étude, la conformité réglementaire ait reçu la plus grande attention de la part des personnes interrogées. 95 % d'entre elles citent le respect des réglementations publiques comme l'un des principaux marqueurs d'une entreprise moderne. Bien qu'il existe de nombreuses raisons de prêter attention à l'ESG, les dirigeants sont plus que conscients des risques de non-conformité et des sanctions financières qui pourraient en résulter.

L'impact positif est en décalage avec la prise de conscience

Malgré l’attention portée à l’ESG et l’importance qui lui est accordée, de la prise de conscience aux actions concrètes peu de choses ont été faites jusqu’à présent. En ce qui concerne l’environnement, par exemple, sur les huit mesures proposées aux personnes interrogées dans l'enquête, une seule d’entre elles est en place dans plus de la moitié des entreprises : la mise en œuvre d'objectifs internes spécifiques et mesurables (voir figure 2). 

Parmi les méthodes suivantes, lesquelles votre entreprise adopte-t-elle pour promouvoir la durabilité environnementale ?

Actions prises par les entreprises des sondés pour promouvoir la durabilité environnementale. (Pourcentage de ceux sélectionnant chaque mesure)

Échantillon : 2 000 dirigeants d'entreprise

Source : étude d'Economist Impact 2022

Figure 2

Bien entendu, fixer des objectifs n'est que la première étape d'une démarche ESG, qui doit être suivie d'une mise en œuvre opérationnelle et d'un plan visant à remédier aux lacunes éventuelles. L'écart entre la prise de conscience et les actions menées apparaît dans la figure 2. Moins de la moitié (47,9 %) des dirigeants élaborent des plans pour combler les lacunes qu'ils découvrent en matière de durabilité. Et un peu plus d'un tiers d'entre eux dédient des collaborateurs, des ressources et des structures pour accélérer le développement durable. Leur rôle comprend l’analyse du contexte stratégique, la réduction des risques ou l’évaluation de la façon dont les principes de durabilité peuvent favoriser la création de valeur.

Fondamentalement, intégrer l'ESG, c’est le faire au quotidien ce qui requiert un changement de comportement et de méthodes de travail. Pourtant, selon l’étude, l’ESG est généralement considéré comme une priorité distincte ou parallèle au fonctionnement de l'entreprise.

L'ESG doit bien, au contraire, devenir un élément central de la stratégie d'entreprise avec le partage d’objectifs et une culture commune. Actuellement, seuls 47 % des dirigeants interrogés intègrent la durabilité environnementale dans leur stratégie d'entreprise, et ce pourcentage tombe à 35 % lorsqu'il s'agit de responsabilité sociale (voir figure 3).

Quant aux projets à impact social des personnes interrogées, nous constatons une réponse encore plus faible que pour l’environnement. Là encore, l'action la plus courante est la création d'objectifs internes, mais les activités de suivi, tels que le développement professionnel et la formation ainsi que la création d'équipes spécialisées sont à la marge.

Parmi les méthodes suivantes, lesquelles votre entreprise adopte-t-elle pour favoriser l'impact social ?

Actions prises par l’entreprise des sondés pour renforcer l’impact social. (Pourcentage de ceux citant chaque mesure)

Échantillon : 2 000 dirigeants d'entreprise

Source : étude d'Economist Impact 2022

Figure 3

Du défi à l'opportunité

Le défi à venir est considérable, mais la prise de conscience massive de toutes les parties prenantes et le partage progressif de critères ESG permettent aux entreprises de développer des actions concrètes. Actions encouragées par la réglementation environnementale qui incite à la transformation de chaînes de valeur complètes et des modèles opérationnels pour la plupart des secteurs d’activité.

Par exemple, les industriels exploitent de plus en plus la technologie pour mieux mesurer, prévoir et réduire l'utilisation des matériaux afin de diminuer la production de déchets et les émissions de carbone. Certains ont adopté la blockchain pour améliorer la transparence, la traçabilité et la coordination de leur supply chain.

De toute évidence, la stratégie ESG passera bientôt d'une exigence de conformité à une exigence d’innovation alors que les entreprises s'efforcent de devenir celles auxquelles les consommateurs veulent avoir affaire.

Favoriser les actions concrètes

Il n'y a pas de solution miracle en matière d'ESG, mais la seule erreur est de ne rien faire, surtout lorsque l'on se targue du contraire. Une culture de mesure, de transparence et d'intégration de l'ESG dans la stratégie d'entreprise est la première étape pour s'assurer d'être prêt pour l'avenir. Pour passer de la conformité ESG à l'opportunité ESG, voici 5 priorités :

1) Mesurer votre impact actuel. Vous ne pouvez pas contrôler ce que vous ne pouvez pas mesurer : il existe des outils, technologies et méthodologies solides pouvant être intégrés dans les flux de travail de l'entreprise pour constituer un ensemble de données riches sur les marqueurs ESG clés. La technologie de gestion du capital humain (HCM), par exemple, contribue à vous fournir des statistiques détaillées sur l’ensemble de vos collaborateurs afin de mieux visualiser la situation actuelle et à venir. Ces données peuvent être intégrées à des tableaux de bord pour étayer une approche globale.

2) Trouver le bon niveau de transparence. Ce qui n'est pas visible ne peut pas être modifié. Les données liées à la durabilité d'un processus particulier ou à l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes devraient être mises à disposition des employés et du marché. Une information plus fine peut être partagée sur l'intranet de l'entreprise afin que les employés puissent mesurer leur impact individuel. Un reporting périodique à destination du public peut renforcer la confiance des consommateurs.

3) Adopter une vision globale en mettant l'ESG au cœur de votre stratégie. L'ESG englobe trois sujets importants qui sont à la fois vastes et parfois difficiles à appréhender. Il est facile d'en privilégier un et de prétendre que l'on a rempli ses obligations en matière d'ESG. Tesla a récemment été retirée de l'indice ESG SP 500 parce que les problèmes liés à sa culture d'entreprise et à sa responsabilité sociale ont été suffisamment négatifs pour contrebalancer ses excellentes références en matière de durabilité. Aussi vaste soit-il, assurez-vous que chaque critère est mesuré et remis en question par un expert.

4) Éviter les silos : l'ESG représente une opportunité à l'échelle de l'entreprise. Les entreprises consacrent souvent beaucoup de temps et de ressources à mettre en place des groupes et équipes pour relever leurs défis stratégiques. Cependant, une approche différente est indispensable pour s'attaquer à un enjeu aussi considérable que l'ESG. L'objectif est d'intégrer les actions ESG à toutes activités de l'entreprise afin que toutes les parties prenantes puissent prendre conscience de l'importance de leurs contributions.

5) Mesurer votre succès différemment. Les indicateurs de ROI financier à court terme ne tiennent pas compte de la sensibilisation croissante au climat, des attentes en matière de diversité ou du risque que représente l'inaction. Le développement durable et la diversité sont des questions à plus long terme, et leurs impacts doivent être évalués sur une période plus longue. La valeur est moins facile à mesurer, mais pas moins importante, lorsqu'il s'agit de rester assurable, d'éviter les amendes pour non-respect des réglementations, de veiller à ce que les chaînes logistiques ne soient pas perturbées par une catastrophe environnementale ou de conserver une image de marque positive auprès des futurs clients et collaborateurs.

Pour en savoir plus, consultez notre rapport « How to be fit for the future », ou contactez-nous.

Les points de vue et les avis exprimés dans ce rapport sont ceux de Cognizant et ne reflètent pas nécessairement les opinions et les politiques d’Economist Impact. Les données présentées sont issues d’une étude d’Economist Impact, commanditée par Cognizant et menée au début de l’année 2022.